"Le RSCA Women recèle encore quelques pépites"

Le coach et directeur du RSCA Women, Patrick Wachel, quittera le Sporting à la fin de cette saison. Quatre titres en cinq saisons passées au chevet de notre équipe féminine, c’est un palmarès qui force le respect. Coup d’œil, avec lui, dans le rétro, mais aussi vers l’avenir. Celui du RSCA Women et le sien.

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17 victoires et une défaite en phase classique, jusqu’ici 4 victoires et 2 partages en play-offs, un total de 114 buts inscrits (alors qu’il reste encore deux rencontres) : l’équipe première du RSCA Women a explosé tous les records cette saison. Son coach, Patrick Wachel, se permet pourtant un petit rappel à l’ordre : "Nous avons marqué énormément de buts, mais il faut noter que nous en avons encaissés très peu également (5 en phase classique et 4 en play-offs, ndlr). Pour un coach, c’est primordial de pouvoir s’appuyer sur une équipe qui prend aussi ses responsabilités en défense."

Au vu de ces statistiques, nos Dames étaient-elles trop fortes pour le championnat belge cette saison ? "Je ne dirais certainement pas ça. Le noyau de cette saison était le plus fort jamais connu à Anderlecht. Mais s’il marquait très facilement en début de championnat, ce même noyau a éprouvé davantage de difficultés à trouver le chemin des filets ces derniers temps. Nous avons clairement constaté une progression des adversaires au cours de la saison. À ceci, il fallait ajouter un moment de questionnements suite à l’annonce de mon départ, de celui de Tine De Caigny, etc. Mais aujourd’hui, la stabilité est revenue. La preuve : une dizaine de filles ont déjà resigné."

« Les filles rêvaient d’un doublé »

Si elle fut couronnée de titres collectif et individuel, cette saison ne restera pas comme la plus belle pour Patrick Wachel. "D’abord, toutes les saisons se valent. Pour autant, cette saison n’était certainement pas la plus belle. Nous avons joué sans le moindre spectateur. D’habitude, quelques centaines de personnes étaient toujours là pour nous soutenir. En plus, nous n’avons pas pu jouer la Coupe de Belgique. Je ne dis pas que nous l’aurions gagnée, mais les filles rêvaient d’un doublé."

L’absence de doublé durant ces cinq saisons, c’est sans doute l’un des seuls regrets de Patrick Wachel. "Nous étions tout près la saison dernière. Les filles s’étaient qualifiées pour la finale. Nous avions donc une chance sur deux de réaliser ce doublé. Je n’ai jamais compris pourquoi nous n’avons pas jouer cette finale au début de cette saison-ci. Même si nous l’avions perdue, nous l’aurions disputée sur le terrain. Mais j’ai l’habitude de ne pas vivre avec des regrets, d’autant qu’il y en a très peu."

« Garder le titre au Sporting »

Dans quelques jours, Patrick Wachel quittera Neerpede avec le sentiment du devoir accompli : en cinq saisons, son équipe a conquis quatre titres. "Et encore, la toute première saison, nous occupions la première place ex-aequo avec le Standard qui s’est emparé du titre au nombre de victoires", rappelle-t-il d’emblée. "Après cinq années et de si beaux résultats, c’était le bon moment de partir. J’ai besoin d’un nouveau challenge, pas forcément sportif. Il y a des pourparlers pour trois très belles opportunités (pas en Belgique). Mais il se peut aussi que je me consacre à 100% au restaurant que j’ai repris à deux pas du centre de Neerpede. J’ai la chance de ne pas devoir me presser."

La saison prochaine, c’est Johan Walem qui reprendra le flambeau. Il reçoit un héritage à la fois lourd et enthousiasmant. "Johan doit veiller à conserver le titre de champion au Sporting. Et qui sait, aller plus loin en Champions League, même si ce n’est pas évident, car beaucoup d’équipes disposent de budgets beaucoup plus importants que celui du RSCA. Mais avec un peu de chance au tirage, pourquoi pas ? Et puis, je lui souhaite d’arriver à davantage de reconnaissance du foot féminin, avec des filles qui puissent se consacrer pleinement au foot et s’entraîner à des créneaux horaires ‘normaux’ pour des sportives d’élite."

« Combler le fossé entre la Superleague et la D2 »

Le regard de Patrick sur ses années au Sporting est plus que pétillant. "Ces années ont été merveilleuses et valorisantes à plus d’un titre. Sur le plan extra-sportif, je me souviens des efforts déployés pour offrir aux filles une infrastructure d’entraînement digne de ce nom. Côté sportif, je n’oublie pas que peu de filles étaient reprises en équipe nationale à mon arrivée. Et quand elles l’étaient, elles ne jouaient pas beaucoup. Aujourd’hui, grâce au travail des joueuses et du staff, et grâce à un recrutement efficace aussi, le RSCA envoie régulièrement dix filles en équipe nationale."

Tout le monde ne le sait pas, mais en plus d’entraîner l’équipe première, Patrick Wachel a occupé également la direction du RSCA Women pendant ces cinq années. Avec des résultats également engrangés avec d’autres équipes. "Nous avions une équipe en D2 féminine. Je trouvais cependant que le fossé entre la Superleague et la D2 était trop grand. Il fallait le combler. Grâce au large noyau de la Superleague et le talent en D2, nos filles ont été championnes en D2 la saison dernière. Elles devaient donc rejoindre la D1 cette année. Malheureusement, ce championnat n’a pas pu se disputer cette saison. Mais cette promotion fut une grande satisfaction pour moi, en tant que directeur. Et je vous l’assure : nos deux autres équipes féminines recèlent quelques pépites à suivre à près."

Avant de partir, Patrick Wachel doit encore emmener le RSCA Women à la victoire à deux reprises : le 23 mai à domicile contre Bruges et le 29 mai à La Gantoise. Bon vent, Patrick !

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